Monastère de Likir
Monastère de Likir au Ladakh
Situé à l’extrémité nord de l’Inde, plus exactement à 6 km au nord de la route principale Leh-Srinagar, un peu en amont du village de Saspol, se dresse le monastère (gompa) du Likir qui fut édifié au XIe siècle. Depuis Leh, la distance est de 62 km en direction de l’ouest.
Juché sur un piton rocailleux, et adossé aux sommets himalayens, ce monastère surplombe solennellement la vallée. Le lieu héberge une centaine de moines bouddhistes qui suivent les préceptes des Bonnets jaunes (Gelukpa). Ce sanctuaire éponyme a charmé plus d’un voyageur. C’est sous le règne du cinquième roi du Ladakh, Lhachen Gyalpo, qu’un terrain fut offert à Lama Duwang Chosje, un illustre défenseur de la méditation, pour y bâtir le monastère. Le lama a gratifié le terrain et le monastère a vu le jour en 1065. De nos jours, il est toujours en service et il est même considéré comme l’un des plus importants du Ladakh.
« Likir » a le sens de « Le Naga-Encerclé » qui incarne les corps de deux grands esprits serpents : Nanda et Taksako. On croit que ces serpents entouraient le monastère et le protégeaient. Cela explique le nom donné au monastère : Likir ou le Naga encerclé. Initialement, le monastère était associé à la secte Kadampa, mais en 1470, un moine tibétain du centre, Lawang Lotos, l’a converti. Cette conversion a permis à ce sanctuaire d’être rattaché à l’ordre Gelukspa du grand Lama Tsongkhapa.
Cette branche de l’école réformée du bouddhisme tibétain a la réputation d’être rigoureuse et impose une discipline monastique extrêmement rigide. Selon les disponibilités, on peut suivre un cours dans l’une des écoles de ce lieu de culte avec les élèves.
Le monastère, tel qu’il se présente aujourd’hui, n’a pas gardé la structure originale de sa construction au XIe siècle. Un incendie avait ravagé le temple d’origine et une nouvelle structure fut érigée à sa place au XVIIIe siècle. De ce fait, le monastère ne semble pas être très vétuste. Les images en argile de trois bouddhas – “Marme Zat” (passé), “Sakyamuni” (présent) et “Maitreya” (futur) – surplombent le Du-khang, alors que le Gon-khang héberge une statue de “Tse-Ta-Pa”, le protecteur courroucé. En outre, il y a aussi les impressionnantes fresques murales de “Yamantaka” et “Mahakala” qui ornent le Gon-khang.
Le monastère renferme également une pléiade de manuscrits anciens, une belle collection de thankas, des anciens costumes religieux et domestiques et différents outils. Un gigantesque arbre de Jupiter, l’un des derniers de son espèce, domine majestueusement la cour.
Le monastère de Likir n’est pas uniquement immense, il est également extrêmement riche. Une centaine de moines habitent à Likir et un autre monastère important, Alchi, en fait partie.
À l’intérieur de Likir
Le monastère abrite environ 120 moines bouddhistes et une école qui accueille une trentaine d’élèves. L’école est gérée par l’Institut central d’études bouddhistes et dispense un enseignement en trois langues, l’hindi, l’anglais et le sanskrit.
Le gompa dispose de deux salles de prière appelées Dukhang, celle qui se trouve à droite est la plus ancienne. Elle comporte des sièges destinés aux moines et un trône pour le chef Lama de Likir. La salle de prière abrite plusieurs statues du Bouddha Maitreya, du Boddhisattva, d’Amitabha, de Sakyamuni et de Tsong Khapa alors que le petit musée renferme de très belles fresques murales, des statues, des livres sacrés ou encore des instruments de musique. Vous y trouverez également la roue de la vie qui incarne l’enfer et le nirvana. Ces découvertes vont certainement vous fasciner, mais vous serez aussi impressionné par l’ambiance spirituelle qui se dégage dans ce sanctuaire du bout du monde… Vous y découvriez des peintures Thangka aux couleurs vives accrochées dans la véranda du monastère, personnifiant les gardiens des quatre directions. L’attraction majeure ici est une immense statue dorée à l’or d’environ 23 mètres représentant Bouddha Maitreya assis.
Le monastère possède de nombreux manuscrits, peintures thangka et une collection de pots en terre.
Fêtes du monastère de Likir : Likir Dosmoche
Likir dosmoche est un festival bouddhiste en grande pompe qui se déroule chaque année du 27 au 29 du 12e mois tibétain, qui tombe les 7 et 8 février. Ce festival est également connu sous le nom de “festival du bouc émissaire” et c’est le dernier festival des célébrations du Nouvel An. L’importance du festival Dosmoche, instauré par la famille royale du Ladakh, est d’extirper le mal. Ainsi, les habitants se préparent à accueillir la nouvelle année en portant leurs coutumes ladakhi alors que les musiciens jouent de l’orchestre religieux tout au long des deux jours de célébration.
C’est l’événement le plus attrayant. Cela commence par l’installation d’un gigantesque mât en bois orné de drapeaux et d’emblèmes sacrés à l’extérieur de Leh. Les lamas créent des croix de fil complexes afin de traquer les mauvais esprits, les fantômes affamés et les forces sataniques.
Les gens se joignent activement aux rituels qui sont observés depuis des siècles. Pendant le festival, certains rituels se passent à des heures bien déterminées et des offrandes sont confectionnées avec de la pâte. Une danse traditionnelle populaire connue sous le nom de danse des masques sacrés a lieu. Cette danse Cham interprétée par des lamas est un spectacle passionnant, le clou de la fête.
Durant la cérémonie, les offrandes votives, connues sous le nom de Dosmochey, sont brûlées ou isolées. Ce faisant, on croit que les mauvais esprits de l’année passée s’implantent autour de l’offrande votive ou flottent avec elle.
La destruction en pompe et avec solennité de ce symbole du Mal entraîne l’éradication de tous les mauvais esprits. Les gens pensent qu’en célébrant ce festival, ils seront épargnés par les catastrophes naturelles dans un avenir proche.
Meilleure période pour visiter le Monastère de Likir
Si vous prévoyez de voyager au Ladakh, la période propice pour visiter le monastère de Likir s’étend d’avril à septembre.
Néanmoins, si vous désirez profiter au maximum du monastère de Likir, le mois de février est le moment parfait pour découvrir cet endroit, alors que le festival de Dosmochey bat son plein. Les routes reliant Manali et Srinagar au Ladakh sont fermées pendant les mois d’hiver, de novembre à avril, à cause des importantes chutes de neige.
Toutefois, après avoir pris l’avion jusqu’à Leh, la route de Leh à Likir est ouverte toute l’année et peut être empruntée sans difficultés.
Comment s’y rendre
Le monastère de Likir se trouve dans le village de Likir, à une cinquantaine de kilomètres environ de la ville de Leh. Les routes sont bien construites et praticables. Vous pouvez vous rendre au village de Likir par avion, par train ou par la route.
– Par avion
L’aéroport le plus proche du village de Likir est celui de Kushok Bakula Rimpochee à Leh. Le village de Likir se trouve à environ 56 km de l’aéroport. Si vous empruntez la route nationale 1, il vous faudra environ 2 à 3 heures pour atteindre Likir depuis l’aéroport.
– En train
La gare ferroviaire la plus proche de Likir est celle de Jammu Tawi, à environ 800 km. Vous pouvez prendre un taxi depuis la gare ou emprunter les bus qui desservent la région.
– Par la route
Si vous voyagez avec votre propre véhicule, en taxi ou à vélo, la route est le moyen le plus facile de se rendre à Likir. Vous emprunterez l’autoroute Leh-Kargil-Srinagar qui est marquée par d’innombrables attractions touristiques et le paysage dans sa totalité est également très attrayant. Vous conduirez juste à proximité du fleuve Indus et pourrez même en chemin observer sa confluence avec le fleuve Zanskar.
Nous organisons également des voyages sur mesure aux Maldives et au Népal, au Bhoutan et au Tibet